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Conduite d'élevage "J'améliore le bilan carbone et les performances de mon atelier lait"

Julien Pelé, éleveur laitier, est engagé dans une démarche bas carbone.

Éleveur laitier en Ille-et-Vilaine, Julien Pelé mise sur l’autonomie protéique, l'abaissement de l’âge au premier vêlage, et la génétique pour réduire son empreinte carbone.

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Julien Pelé a répondu au premier appel à projet de France Carbon Agri avec un groupe de 35 d’éleveurs du Ceta 35 (1). « La vente de crédits carbone a été le coup de pouce pour me lancer les actions que j’envisageais pour mon élevage », explique le producteur à la tête d'un troupeau de 65 prim'holsteins sur 87 ha. La ferme se situe à Saint-Germain-en-Coglès (Ille-et-Vilaine), dans la zone de captage en eau potable de la ville de Rennes.

Julien a réalisé un diagnostic Cap’2ER avec Eylips (conseil en élevage). Sur l'élevage, l'empreinte carbone représente 0,84 kg équivalent CO2 par litre de lait. Seules 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont compensées par le stockage du carbone. L'éleveur a validé un plan d’action en 2020.

Afin de réduire son empreinte carbone, Julien a décidé d’augmenter son autonomie protéique. « Je suis passé de 6 à 8 ha 20 de luzerne et j’ai introduit 3 ha de trèfle violet. Cette année, j’ai implanté un mélange de ray-grass d'Italie, de trèfle et de vesce. C'est un bon compromis pour récolter tôt et ne pas pénaliser le maïs qui va suivre. De plus, la fertilisation est réduite. C'est d'autant plus pertinent compte tenu des coûts actuels du correcteur et des engrais. »

Agir sur les effectifs

Pour limiter les émissions de GES l’autre levier important sur un élevage laitier est d’agir sur les effectifs. La première action est de réduire l’âge au premier vêlage. Chez Julien, il était de 28,3 mois. L’objectif est d’atteindre 24 mois. Pour y parvenir, l’éleveur a mis en place un suivi sanitaire et de la croissance des génisses dès leur naissance avec l’appui du vétérinaire. La nurserie a été nettoyée et désinfectée. L'éleveur a mis en place un plan de vaccination contre la coccidiose dès la naissance, ce qui n’était pas le cas auparavant. « J’observe déjà une meilleure croissance. Les génisses ayant fait l'objet d'un suivi rattrapent celles qui ont été malades. »

La deuxième action consiste à limiter le taux de renouvellement, en le passant de 30 % à 25 %. Désormais, seules  20 génisses sont gardées par an. Pour affiner au mieux le plan d’accouplement, toutes les femelles sont génotypées. « J'utilise de la semence sexée sur les vaches et les génisses à bon potentiel et je fais du croisement industriel sur le reste du troupeau », indique le producteur.

En améliorant le niveau génétique, Julien compte réduire les effectifs pour avoir une moyenne de 60 vaches tout en produisant autant. « Cela n’est possible qu’avec des fourrages de bonne qualité » ajoute-t-il.   

Toutes ces actions devraient permettre un gain de 213 tonnes équivalent CO2 sur 5 ans. Cela correspond aux émissions de 3,5 français moyens pendant 5 ans. « C’est un travail de longue haleine car nous sommes tributaires de nombreux aléas. Ce qui est encourageant, c’est que les actions mises en place pour réduire les GES permettent aussi d’améliorer les performances économiques », conclut l’éleveur.

(1) Association d’agriculteurs sur la formation te l’accompagnement technique

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